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Comment bien choisir les jouets pour Noël ?

Choisir les jouets de Noël Mathilde Dehame

Bien choisir les jouets de son enfant, est-ce si important ? 

Qu’offrir à Noël à votre enfant ?

C’est la question systématique à cette époque de l’année, à moins que ce ne soit déjà fait, pour vous ou pour votre famille.

Mais attention ! Ce que vous ou la famille va lui offrir va rester un moment dans votre environnement alors choisissez bien ! On a tous le souvenir du jouet que Tata Sophie a offert mais qui est horriblement bruyant et que vous devez assumer… plusieurs mois au moins ! Encore, quand les enfants sont petits, on peut “ruser” et un jouet caché est vite oublié, mais passé 2 – 3 ans … ça ne fonctionne plus, et rectifier le tir devient beaucoup plus difficile.

Alors d’une part, c’est vous qui subissez parfois (quand c’est un jouet vraiment envahissant… comme… le château de la Belle au Bois Dormant qui chante à tue-tête !! tout exemple pouvant rappeler la vie réelle est tout à fait fortuit !).

Jeu enfant Mathilde Dehame

Et d’autre part… certains jouets finalement favorisent plus la dispersion et l’énervement de votre enfant, et au final, ne rendent service à personne, pas même à l’enfant même s’il les apprécie.

Alors, faut-il laisser son enfant faire sa liste traditionnellement, ou choisir pour lui ?

Qu’est-ce qui fait la qualité d’un “bon” jouet ?

L’offre de jouets bruyants et flashy, de faible qualité ne fait que croître mais ce n’est pas parce que c’est bourré de couleurs, attirant au premier regard, que c’est adapté pour votre enfant : l’objectif premier du fabricant… surtout si c’est pas cher, c’est l’achat, pas toujours ni la durée de vie du jouet, ni la réelle utilité ou bonne adaptation aux besoins de votre enfant (et alors encore moins les considérations environnementales de réutilisation possible du jouet…).

On ne demande pas forcément à tous les jouets d’être au niveau du matériel Montessori dans ce qu’ils peuvent apporter à un enfant, évidemment, on ne recherche pas un but spécifique avec le jouet, hormis … jouer ! A part que … jouer pour l’enfant, c’est très sérieux et c’est en fait également énormément d’apprentissages qu’il fait, en manipulant, sans que ce soit très visible pour nous.

“ La main est l’instrument de l’intelligence. L’enfant a besoin de manipuler les objets pour expérimenter en les touchant et en les maniant. ”— Maria Montessori, London Lectures, 1946.

Jeux simples enfants Noël Mathilde Dehame

On peut donc quand même s’inspirer un peu de ce qui fait la qualité du matériel pour choisir les jouets, pour qu’ils soient vraiment intéressants (assez longtemps) pour l’enfant. Si ça l’intéresse, en fait, c’est parce qu’il apprend ou crée quelque chose !!

Tout est apprentissage pour lui en réalité. Vous pouvez retenir que si ça l’intéresse, c’est qu’il apprend ! Donc un jouet trop pauvre en intérêt finalement, sera vite abandonné. Même si à première vue il est peut-être très complexe, attrayant… c’est seulement s’il répond aux besoins de votre enfant en ce moment qu’il sera pleinement utilisé.

Les jouets ou jeux énervants !

Un des soucis, c’est qu’un jouet peut plaire à votre enfant, et même longtemps, et pourtant ne pas être bien adapté : certaines de ses caractéristiques peuvent donner l’envie d’y rejouer, il est suffisamment intéressant, mais parallèlement il peut favoriser l’énervement de l’enfant.

Pourquoi est-ce un problème si l’enfant s’énerve ? Déjà, il va lui être très difficile de sortir de cette activité dans laquelle il est pris. Il va également en sortir avec un niveau d’excitation très élevé, d’où la redescente va être désagréable pour lui. En même temps, cet énervement ne va pas l’aider à se remettre dans une activité structurée au moment où vous allez lui demander : par exemple, s’installer pour manger, s’habiller; ou à passer à une activité calme comme dessiner, écrire, un jeu calme, ou même aller se coucher. En gros, la transition avec toute activité qui demande un tant soi peu de concentration ou de calme va être difficile, or, nous avons souvent des activités de la vie courante qui les requièrent pour que ça se passe bien. Ce n’est pas la peine d’en vouloir à votre enfant de ne pas être patient, s’il vient de sortir d’une activité énervante : il faut du temps, et, au final, c’est plutôt à éviter si possible.

Le “potentiel énervant” d’un jouet peut être lié à diverses raisons :

  • occasionner trop de frustration si ce qui est à faire est en fait trop difficile, tout en laissant entrevoir un espoir mais toujours déçu ! certains enfants vont quand même essayer longtemps, mais en s’énervant sur le jouet
  • créer une activité trop “addictive” et répétitive comme un jeu avec des récompenses très fréquentes et très rapides, ou qui vont le saturer de stimulations (certains jeux vidéo par exemple, mais pas seulement).
  • un jeu basé sur la compétition pour les plus jeunes : dans une compétition, il y a toujours un perdant, et accepter que perdre peut faire partie du jeu demande déjà un haut niveau de contrôle de soi, qui n’est pas accessible aux plus petits. Avant 5-6 ans, il vaut vraiment mieux éviter, cela ne fera que les mettre en situation d’échec car on leur demandera de “ne pas faire de crise” alors que c’est simplement trop tôt.
Bataille d'oreillers jeu enfant Mathilde Dehame

Pourquoi parler du matériel Montessori ?

Pourquoi je vous parle de Montessori pour des jouets ? Vous ne connaissez pas forcément cette méthode (que je qualifierais plus de philosophie), vous n’en êtes pas forcément fan, il y en a plein d’autres : c’est certain. Vous avez peut-être entendu dire que c’était limite sectaire, que c’était pour ceux qui veulent pousser les enfants à devenir des cracks, etc… et chercher la performance, c’est pas votre truc : eh bien, rassurez-vous, moi non plus. J’estime que nous n’avons pas à avoir de “projet” pour notre enfant, hormis l’aider à grandir et à mener lui-même ce qui lui plaira comme projet. Ma rencontre avec la philosophie Montessori, c’est juste la suite assez naturelle, probablement, d’une ergonome qui devient maman !

Au fait, ergonome, pour que je re-situe correctement, contrairement à ce qu’on en entend souvent dire, ce n’est pas particulièrement une histoire d’adapter les hauteurs de chaise (même si OK, ça en fait partie) ou encore moins d’apprendre aux gens à bien se tenir; c’est surtout s’intéresser à l’activité humaine, quelle qu’elle soit, pour voir comment on peut adapter mieux l’environnement global dans laquelle elle se passe, pour que… ça soit plus efficace, plus facile, ça marche mieux, tout simplement.

Donc, avec mes yeux d’ergonome, quand ma fille a commencé à explorer son environnement, assez rapidement, j’ai plutôt cherché à adapter l’environnement à ses besoins, que chercher à lutter avec elle pour qu’elle fasse ci ou ça (ou ne fasse pas…), car, si c’est vain avec les adultes… ça l’est également avec les enfants ! (et je vous passe pour l’instant tout ce que j’aurais à en dire également à partir de la psychologie comportementale). Et bref, de fil en aiguille, je suis tombée évidemment sur la pédagogie Montessori, parce qu’elle cherche avant tout à répondre adéquatement aux besoins de l’enfant pour qu’il apprenne, pas pour en faire un crack : juste parce que son but, à lui, c’est apprendre.

Activité Montessori barrettes colorées Mathilde Dehame

Tant qu’à faire, donc, puisque c’est ce qu’il cherche à faire, notre job, c’est fournir ce qu’il lui faut. Ce matériel est pensé de façon extrêmement précise, avec des “spécifications” ou un cahier des charges précis, comme on veut, pour pouvoir être bien adapté, et donc évidemment, oui, il y a aussi une façon précise de l’utiliser; du coup, dès qu’on parle de matériel Montessori il y a des limites claires entre ce qui l’est ou pas, la présentation des activités répond aussi à des critères bien précis, alors cela peut donner l’impression d’être très enfermant et un peu sectaire. C’est plutôt juste très exigeant. Mais, on peut aussi, quand on a compris la logique, faire plein de choses soi-même, créer, adapter… le maître mot est de suivre ce que veut faire l’enfant.

Cela me permet de revenir aux jouets ! Sans aller aussi loin que le matériel Montessori, c’est quand même intéressant de se poser les bonnes questions pour le choisir.

Sur quels critères choisir un jouet ou un jeu pour son enfant ?

Vous l’avez sans doute compris à ce stade, je considère qu’il vaut mieux faire le tri dans ce que l’enfant souhaite avoir, ou même parfois ce que la famille souhaite offrir.

Oui, parfois, ça surprend. “Comment, tu ne lui offres pas tout ce qu’elle a mis dans la liste ?” Eh bien non. A quoi cela va servir, si en fin de compte ça ne sert pas, ou ça l’énerve, parce que ça ne correspond pas bien ? Nous avons bien assez de gâchis comme cela dans nos sociétés “évoluées”, je ne vois aucune raison d’offrir quelque chose d’inutile voire plus ou moins nocif par ses répercussions sur les apprentissages. Et devoir retirer un jouet qui crée trop d’énervement est pire que ne pas l’avoir offert, voire impossible…

Pourquoi ne pas se fier simplement à l’enfant et ses envies ? Oui, habituellement, je me base beaucoup dessus, mais notre enfant peut se “faire avoir” par l’aspect d’un jouet ou jeu qui a l’air très attirant, à première vue, mais qui en fait ne lui correspond pas. C’est à vous de voir, en observant votre enfant régulièrement dans ses activités, en apprenant à identifier le domaine qui le passionne à ce moment (la mobilité, la motricité fine, la construction, les jeux d’imagination, etc), et en regardant comment il pourrait potentiellement utiliser ce jouet ou jeu, celui qui va être bien adapté.

Et vous avez le droit de dire à Tatie Alice ou Mamie Gertrude que ce serait mieux de plutôt choisir dans tel ou tel type de jouet : en plus, en général, ça va les arranger car c’est toujours difficile quand on ne voit pas un enfant tous les jours, de savoir ce qui va lui plaire !

Jeux ballons enfants Mathilde Dehame

Alors voici les bonnes questions à se poser pour bien choisir les jouets, jeux ou matériel d’activités pour votre enfant :

  • Est-ce que votre enfant va comprendre facilement comment l’utiliser ?
  • Est-ce que ça correspond à son intérêt du moment ? (s’il est petit et que vous n’êtes pas sûr : ce n’est pas grave, essayez; il fera le tri lui-même… )
  • Est-ce qu’il est concret, réaliste ? C’est d’autant mieux pour aider l’enfant à appréhender la réalité, surtout pour les plus jeunes.
  • Est-ce que ça va l’aider dans ses acquisitions ou est-ce que certains aspects sont incohérents avec son développement ?
  • Est-ce que cela cible plutôt une seule “compétence” à la fois ou une multitude ? La simplicité est meilleure en général, on essaie de cibler et diviser les difficultés en petites étapes pour que cela soit plus accessible à l’enfant.
  • Est-ce qu’il favorise une activité à rythme calme, la concentration, la pleine présence à ce que fait l’enfant ?
  • Est-ce qu’il peut perdre ou échouer avec ? Est-ce qu’il a la maturité pour le supporter sans problème ? Si c’est non : évitez, ce n’est pas adapté, ou bien cela peut attendre plus tard. Les petits échecs comme lors d’essais et erreurs ne sont pas problématiques, s’ils sont suivis d’une réussite finale, mais perdre en fin de partie est vraiment trop difficile à supporter pour les petits, et sans intérêt. Contrairement à ce qui se dit parfois, on n’apprend pas à gérer la frustration en y étant trop confronté, au contraire ! Des expériences trop désagréables vont pousser l’enfant à éviter la difficulté. Il faut graduer le niveau de difficulté juste au bon niveau : ni trop simple (ennuyeux), ni trop difficile (inatteignable et frustrant).
  • Est-ce qu’il permet d’imiter les grands ? C’est souvent très apprécié, cela dit parfois utiliser le vrai matériel des grands, quand c’est possible, est encore mieux ! Tant que cela reste sécurisé.
  • A partir de 5 – 6 ans, est-ce qu’il permet d’inventer, d’imaginer des histoires ?

Voilà une liste qui peut paraître un peu complexe, mais cela vous évitera des déceptions ou devoir supprimer après coup ce qui serait inapproprié. En observant régulièrement votre enfant et en gardant en tête ces questions lorsque vous regardez des jouets ou jeux, vous ferez de plus en plus rapidement le tri. Et pour certains jouets ou activités, un peu plus de recherche est parfois nécessaire.

Et si ce n’est pas vous le parent : surtout avant de montrer ou offrir quelque chose à l’enfant, n’oubliez pas de demander aux parents ! Une fois que c’est montré… il ne pourrait pas le supprimer, et si votre choix n’est pas adapté vous mettez le parent dans un choix impossible : garder le jouet inapproprié ou passer pour le méchant qui retire le jouet… à un âge où l’enfant ne le comprendra pas. Mieux vaut éviter ce genre de problèmes aux parents, qui rencontrent bien assez de défis tous les jours 😉 C’est tellement plus simple de juste demander 😉

Récapitulons comment gérer les cadeaux de Noël

Cette année pour vos cadeaux de Noël, voici donc le récapitulatif :

  • Gardez la liste des questions à se poser à proximité, et vérifiez quand vous avez des idées, si c’est bien adapté. Restez souple, certains critères peuvent ne pas être remplis sans que ce soit grave… d’autres aspects peuvent faire que ce jeu ou jouet est vraiment intéressant parce qu’il va beaucoup plaire à votre enfant. Laissez-vous guider aussi par vos coups de coeur. Regardez dans la liste de votre enfant, ce qui correspond ou comment garder des choses proches de l’idée mais plus adaptées 😉
  • Essayez de faire une liste pour la famille aussi, ou en tout cas des catégories, et briefez-les si besoin sur les raisons de votre choix (cet article peut vous y aider !)
  • Profitez-bien et réjouissez-vous de voir votre enfant jouer avec ses cadeaux plus qu’avec leurs cartons ! (Mais il a aussi le droit de jouer avec les cartons, c’est encore le plus simple pour imaginer des mondes !!)

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